dimanche 6 février 2011

Le Forum social mondial s'invite dans les rues de Dakar.


Sur son dos, imprimé sur son tee shirt moulant de couleur bleu, elle arbore avec fierté le slogan "health for all now" de l'association dont elle fait partie. Cette congolaise rejoint en souriant, les dizaines de milliers de personnes rassemblées ce dimanche 06 février devant le siège de la RTS.
Tous sont venus pour la marche ouvrant les activités du Forum Social Mondial. Le FSM qui est à sa 9ème édition depuis celle de Porto Alegre en 2001 est la suite logique des luttes des peuples contre toutes formes de domination impérialiste et capitaliste
Une immense scène, une mer de drapeaux et de banderoles, des manifestants de toutes les couleurs… Cette marche avait une allure de carnaval. Pendant que les différents mouvements présents scandaient leurs slogans, la colonie sud africaine en effervescence chantait et dansait sur un rythme zoulou
Le frère Francisco est venu avec des confrères. Ce religieux, brésilien participe à son premier forum. "La justice et la paix sont des valeurs chères à St François", le fondateur des franciscains, l'ordre dont il fait partie. "Nous sommes venus réclamer l'instauration d'un monde de justice et de paix."
quelques rangs plus loin, Marius, un français, qui écrit avec sa bombe "révolution" sur les murs est catégorique: "Les peuples doivent se révolter contre l'État, la jeunesse doit reprendre ce qu'on lui a pris." Sa compagne qui n'avait pas l'air d'apprécier notre présence nous demande d'un air agresseur : " Vous les journalistes, ne trouvez vous pas que vous êtes complices des gouvernements et que vous les aidez à assoir leur domination ? " S'en est suivi avec elle, une longue discussion sur le rôle de la presse dans les systèmes capitalistes.
Plus loin, devant le centre culturel Douta Seck, un attroupement attire l'attention, C'est un groupe bissau guinnée qui danse le Gnagna, une danse des initiés de l'ethnie Manodje.
Après 4 heures de marche dans les rues de Dakar, nous arrivions au point de chute : l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, où a été dressé un podium. Là, un camerounais, ex sans papier, expulsé du Maroc, nous explique sa présence à ce forum. Soudain, il se redresse, son héros vient de monter sur la scène, sous une salve d'applaudissements. Evo Morales, ancien syndicaliste et actuel président de la Boivie a tenu un discours suivi de nombreux autres intervenants.
Pendant une semaine, plusieurs centaines de tables rondes et de débats vont être l'occasion de réfléchir au monde tel qu'il va et aux alternatives qui peuvent être proposées.


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